top of page

Les différentes méthodes d'inoculation de mycorhizes - 2 / 2

Aujourd'hui, après des années d'études et d'observations menées sur des plantes qui ont été associées à des champignons mycorhiziens arbusculaires, nous savons quels sont ceux d'entre eux qui apportent des bénéfices plus qu'intéressant pour la santé du végétal, le maintien de la fertilité du sol et l'augmentation des rendements de production, tout en respectant le vivant. Une réponse qui semble plus qu'essentiel aux enjeux agricoles du XXIème siècle.

ÉTUDES DE CULTURES INOCULÉES AVEC DES MYCORHIZES ARBUSCULAIRES

Agrumes (Citrus spp.)

Inoculés avec Rhizophagus fasciculatus, les plantes présentent une grande vigueur, absorbent plus de nutriments, la production est plus conséquente et permet de réduire la densité des nématodes.


Luzerne (Medicago Sativa)

Inoculée, les masses racinaires (les nodules) sont plus développées et plus nombreuses.

Associée à Funneliformis mosseae elle développe 2 fois plus d'arbuscules et constitue environ 2 fois plus de biomasse.

Associée à Rhizophagus fasciculatus et F. Mosseae elle montre moins de flétrissure sous l'incidence de Verticillium. En effet, le nombre de spores responsables de la flétrissure restant dans le sol était réduit.

Les plantes inoculées absorbées plus de phosphore que celles qui ne l'étaient pas.


Arachide (Arachis hypogaea)

Inoculée avec Gigaspora margarita, la plante absorbe 6 fois plus de phosphore que celles qui ne sont pas inoculées. Leur tolérance aux nématodes est plus élevé inoculée que pas.

Avec Funneliformis mosseae elles produisent une plus grande quantité de biomasse et présentent moins de pourrissement des racines et des gousses.


Asperge (Asparagus officinalis)

Inoculées avec plusieurs mycorhizes arbusculaires, les asperges poussent plus en hauteur, avec davantage de pointes et de pousses.

Particulièrement inoculées avec Glomus R10 et Rhizophagus intraradices, elles produisent de volume, présentent 2 fois plus de survie avec 14 mois. Elles résistent plus aux affections.

Les plantes associées à Diversispora versiformis ont absorbés plus de phosphore et de nutriments, tandis que les plantes inoculées avec Gigaspora margarita et Claroidoeglomus etunicatum ont montré une forte croissance et une absorption importante de nutriments.


Aubergine (Solanum melongana)

Les inoculations arbusculaires protègent les aubergines du flétrissement causé par la verticilliose.

Celles inoculées avec Claroidoeglomus etunicatum résistent mieux que celles inoculées avec Gigaspora margarita et produisent des fruits plus gros et plus nombreux.


Avocat (Persea spp.)

Les plants micro-inoculés avec Glomus deserticola et Funneliormis mosseae montrent un meilleur développement et une durée de vie plus longue que les plants témoins ou inoculés avec d'autres mycorhizes arbusculaires.


Avoine (Avena sativa)

Inoculés avec Glomus T6 et D13, les pieds développent 70% plus de racines et les pousses sont à 55% plus fournies.

Le transfert des métaux lourds du sol vers la plante est moindre lorsque les plantes sont inoculées.

Par contre, les études n'ont pas mis en évidence une consommation plus élevée de phosphore.


Basilic (Ocimum basilicum)

Les semis inoculés montre une croissance augmentée de 400 fois une fois mis en pots, en serre. Les feuilles ont montré une plus grande résistance à la sécheresse.

Une étude rapporte 13 variétés de mycorhizes isolées pour le basilic dont Gigaspora margarita et Rhizophagus clarus.


Blé (Triticum spp.)

Les blés ont toujours été associés aux mycorhizes, ils offrent ainsi une augmentation du poids sec allant de 29 à 100%.


Chanvre cultivé (Cannabis sativa)

Rhizophagus intraradices et Funneliformis mosseae sont les mycorhizes conseillés pour la culture du chanvre.

Funneliformis mosseae permet une croissance plus forte : plus grande production de fleurs, plus développées. L'absorption des nutriments se voit également augmenté.


Concombre (Cucumis sativus)

Rhizophagus intraradices et Funneliformis mosseae ont été associés à des concombres et permettent aux plants inoculés une meilleure résistance au stress salin (dû à l'irrigation). La consommation de phosphore a été améliorée après inoculation et permet la production de concombre plus gros.


Framboise (Rubus spp.) et Fraise (Fragaria spp.)

L'inoculation de fraisiers avec Rhizophagus intraradices a montré que les plants étaient plus sains, développaient plus de stolons et une biomasse plus importante.

En général, l'association mycorhizienne permet aux plants de ces espèces de récupérer de la sécheresse.


Les plantes inoculées avec Funneliformis mosseae et R. fasciculatus ont mieux résisté aux ravages des charançons.


Sur les framboisiers, l'inoculation de Gigaspora réduisait leur croissance.


Houblon (Humulus lupulus)

L'inoculation de Claroideoglomus etunicatum a montré une augmentation du poids secs des jets mais pas des racines.


Laitue (Lactuca sativa)

Les laitues consomment beaucoup plus d'azote lorsqu'elles sont colonisées par des mycorhizes.

Funneliformis mosseae, Glomus deserticola et Rhizophagus fasciculatus colonisent tous la laitue, néanmoins Rhizophagus fasciculatus montre une plus grande résistance à la sécheresse et au stress salin (dû à l'irrigation).


L'association avec Rhizophagus fasciculatus augmente la consommation de phosphore. Avec Funneliformis mosseae les mycorhizes permettent une augmentation de l'absorption de l'azote, dans des conditions de sécheresse.

L'association des 2 pourraient se montrer très efficace pour les enjeux mentionnés.


Maïs (Zea mays)

Les hyphes mycorhiziennes fournissent d'avantage d'azote aux racines pendant les périodes de sécheresse, ce qui contribue sans doute à une meilleure tolérance à la sécheresse.

Les plants inoculés avec Funneliformis mosseae montraient une augmentation des tissus racinaires de 35%, contre 98% avec Rhizophagus intraradices.

Inoculés avec ce dernier, les plants montraient moins de flétrissement de la feuille en période de sécheresse et résistaient mieux au stress salin.


Menthe (Mentha Arvensis)

Le taux des huiles essentielles et de menthol sont plus élevés chez les plants inoculés.


La colonisation avec Gigaspora margarita et Rhizophagus clarus augmente considérablement la taille des plants lorsque le phosphore est absent.

Acaulospora scrobiculata montre un effet supérieur en présence d'un peu de phosphore.


L'inoculation avec R. Intraradices augmente largement la taille des plantes et des feuilles.


Oignon (Allium cepa)

Les plants inoculés montraient tous dans l'ensemble une meilleure résistance à la sécheresse, au stress salin et absorbaient plus de phosphore.


Orge (Hordeum vulgare)

Les plants inoculés avec Funneliformis mosseae, Rhizophagus fasciculatus et Gigaspora margarita augmentent leur rendement en grains de 27% et le taux de phosphore dans les grains de 35%.


Pastèque (Citrullus lanatus)

L'inoculation avec Rhizophagus clarus contribue à atténuer le stress dû à la sécheresse.


Piment (Capsicum annuum)

Rhizophagus fasciculatus est en général plus efficace que Glomus ZAC-19 pour augmenter la croissance des plantes, en particulier lorsque la présence de phosphore est faible.


Pois-chiche (Cicer arietinum)

F. mosseae et R. Fasciculatus se révèlent très efficace pour lutter de la galle des racines et réduisent les populations de nématodes dans la rizosphère.

L'inoculation avec R. intraradices améliore la croissance des plants.


Pomme-de-terre (Solanum tuberosum)

Les champignons mycorhiziens arbusculaires associés avec des pommes de terre dans leur écosystème andin d'origine sont affectés par l'altitude, et c'est à la plus haute que l'on trouve la plus grande diversité d'espèces.

Dans les Andes, différentes espèces parmi 8 des 11 familles de Gloméromycètes colonisent effectivement des pomme-de-terre. Les 3 plus courantes sont : Funneliformis mosseae, Rhizophagus irregularis et une espèce non identifiée de Claroideoglomus.

L'inoculation a tendance à augmenter le nombre et la taille des tubercules.

Des études ont mis en évidence que les variétés de pomme-de-terre montrent une sélectivités certaine envers le type d'espèce fongique avec lesquels elles s'associent.


Raisin (Vitis spp.)

Les vignes inoculées offrent une augmentation en poids sec, en hauteur et en consommation de nutriments !

Des incoulations avec Rhizophagus fasciculatus, Funneliformis mosseae et Glomus macrocarpum ont eu pour résultat des augmentations de rendement important et une plus grande capacité à résister au stress de la sécheresse.

Les vignes incoluées avec G. deserticola ont montré une émergence plus rapide des boutons des fleurs, une fructification et un mûrissement également plus rapides.


Soja (Glycine max.)

Les plants inoculés avec Rhizophagus fasciculatus ont un rendement plus élevé, le poids des graines et le nombres de gousses et graines se trouvent augmentées également.

Les plants associés avec Funneliformis mosseae supportent mieux les conditions de sécheresse.

La colonisation semble être moins forte dans les sols labourés et la consommation de phosphore est également moins importante dans ces conditions.


Tomate (Lycopersicon esculentum)

En règle générale, l'association mycorhizienne augmente la croissance des plantes, leur hauteur et la taille de fruits.

Les plants inoculés avec Funneliformis mosseae ont survécu aux attaques de nématodes, les mycorhizes compensent la perte racinaire résultant de l'infestation des nématodes.

Les plants inoculés avec Rhizophagus fasciculatus augmentent leur consommation des nutriments et la taille des galles se trouve réduite. Elles permettent également d'augmenter la capacité de la plante à supporter la sécheresse et le stress salin (dû à l'irrigation), ce qui donne en fin de compte des fruits plus nombreux et plus gros.


Une étude a démontré que l'inoculation s'ajoutant à une plus forte proportion de phosphore dans le sol permet en quelques jours une floraison plus précoce et plus abondantes !


J'espère que cet article extrait en partie du livre "Fertile champignons, le guide de la culture organique avec les mycorhizes" de Jeff Lowenfels, vous apportera des pistes de pratiques plus résilientes et plus fertilisantes, de façon naturelle et basées sur le Vivant.


J'en profite pour apporter un point de vigilance : l'inoculation mono-variétale de mycorhize peut entraîner des déséquilibres forts, en grillant par exemple le sol (perte de la diversité pédofongique et pédofaunique). Le but étant de pallier à l'emploi de fertilisant de synthèses, il serait dommage de voir les mêmes conséquences causées par un manque de gestion holistique et diversifiée dans l'emploi de pratique douce. Gardons en tête que le sol est un écosystème complexe qui a besoin de tout pour supporter les cultures, que l'humain a eu que trop tendance à le contrôler ou le limiter, ce qui entraîne des déséquilibres dangereux pour la souveraineté de l'humanité, et ce sur plusieurs zones du globe terrestre.


685 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page