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Photo du rédacteurmarlenevissac

Produire de la viande grâce à l'herbe : l'avenir de l'élevage

Aujourd'hui, les médias mainstream aiment s'emparer de la viande comme bouclier au réchauffement climatique. Des articles généralistes inondent les ondes, en omettant de préciser bon nombre d'éléments ce qui engendre d'importantes conséquences : désinformation, division sociale pour des choix de régime alimentaire, péril d'entreprises agricoles et de dynamique rurale, dégradation de la fertilité des sols...


L'objet de cet article est de présenter une forme d'élevage, intégrée dans son territoire, aux pratiques vertueuses et régénératrices. Car l'élevage à l'herbe est l'avenir de l'élevage. Car la viande est meilleure grâce à l'herbe. Car les paysages et les sols sont plus riches grâce à l'élevage. L'élevage paysan, l'élevage à l'herbe est l'avenir de l'élevage.


En espérant apporter de la matière à l'esprit critique de celleux qui aiment scander que le réchauffement climatique réside dans l'assiette et non dans les armoires (fringues & pharmacie), dans le ciel, sur les parkings, dans les appareils technologiques etc...



TERRITOIRE & PRODUCTION

Lorsque l'on aborde le désir de nourrir et de soigner des animaux domestiques, on aborde alors les territoires par une approche systémique. Considérant tous les éléments qui constituent le système, le territoire ainsi que tous les facteurs qui influent sur les éléments.

Pour moi, il était vital de conduire un troupeau de brebis, j'ai donc chercher la ferme qui correspondait aux besoins de cet animal. Considérant ainsi tous les besoins d'un ovin :


ÉTHOLOGIE

Les moutons sont des animaux très sociaux, grégaires, vivent en groupe afin de se protéger contre les prédateurs.


La réglementation européenne concernant les animaux d’élevage s’est appuyée sur le principe de bien-traitance, en définissant des normes minimales pour le logement, l’alimentation, la conduite des animaux, etc. qui permettent d’atteindre les « cinq libertés* » :

  • Absence de faim et de soif

  • Absence de peur et d'anxiété

  • Absence d'inconfort

  • Absence de blessures et de maladies

  • Liberté d'exprimer les comportements propres à l'espèce

*1992, Farm animal welfare committee, organe consultatif indépendant créé au Royaume-Uni.

 

Cependant, assurer une bonne alimentation, une bonne santé et un bon logement n’est pas suffisant. Il est important de tenir compte du ressenti émotionnel de l’animal. Le progrès des connaissances en neurologie et éthologie a renforcé la démarche animal-centrée. Ainsi l’observation des animaux permet de comprendre leurs besoins, leurs préférences, leurs attentes et leurs émotions. C’est ce que reflète la définition donnée par l’Anses en 2018.


Le simple fait d’observer les animaux et d’analyser leur comportement renseigne sur les moyens à mettre en œuvre pour rendre les systèmes d’élevage plus respectueux de leur bien-être. Des travaux menés à INRAE sur divers animaux d’élevage montrent qu’ils ont des émotions et des capacités cognitives et sociales élaborées, loin de l’« animal machine » défini par Descartes, ayant pour tout bagage son instinct et ses réflexes.


L’univers sensoriel des animaux diffère de celui de l’être humain. Par exemple, une poule voit dans les UV, une vache possède un champ visuel de plus de 300 degrés. Cependant, nombre d’espèces animales partagent avec l’homme des émotions communes – peur, colère, joie etc. – en mobilisant les mêmes zones du cerveau. Ce ne sont pas de simples réponses réflexes : elles dépendent de la manière dont l’animal évalue et ressent la situation. De nombreuses expériences montrent que les animaux sont capables d’empathie et de plusieurs formes de mémoire. Ils ne vivent pas seulement au présent, mais dans un présent qui tient compte du passé et de l’anticipation du futur.


Améliorer le bien-être des animaux d’élevage peut se traduire par une augmentation des coûts de production, par exemple lorsqu’il s’agit d’augmenter les surfaces de bâtiment par animal. Selon des chercheurs d’INRAE, le bien-être animal est un bien commun insuffisamment pris en compte par les marchés. Cet état de fait justifie une intervention des pouvoirs publics à l’échelle internationale, ou à défaut l’application de mécanismes d’ajustements aux frontières, y compris au sein de l’Union européenne, en cas de différences de normes réglementaires entre États membres.


Le troupeau est de tout âge afin de faciliter les biais d'apprentissage des plus jeunes.
Agnelles Raïoles de tout âge sous le regard bienveillant de leur bergère Marlène

PHYSIOLOGIE

Les moutons sont naturellement adaptés pour supporter de très basses températures, mais leur résistance au froid dépend de plusieurs facteurs : la race, l‘âge, l‘état d‘engraissement, l‘état du pelage, etc. Le facteur le plus déterminant est sans doute l‘état du pelage. Un mouton qui a une épaisse toison et qui est protégé de l‘humidité pourra supporter des températures qui descendent en dessous de –15°. Un mouton qui est tondu, au contraire, doit être protégé du froid.


C‘est lorsque le temps est humide, que les températures sont basses et qu‘il y a du vent que la situation est la plus critique pour les moutons. Le plus important est qu‘ils ne soient pas mouillés jusqu‘à  la peau. La laine de certaines races, lorsqu‘elle est épaisse, peut repousser l‘humidité plusieurs jours. Les moutons qui ont froid se serrent les uns contre les autres.


Les moutons supportent mieux le froid que les températures élevées. Ils peuvent mourir d‘un coup de chaleur. Ce risque est beaucoup plus élevé chez les moutons qui ne sont pas tondus, car la laine empêche la sueur de s‘évaporer. C‘est une des raisons pour lesquelles il faut tondre les moutons au printemps. Lors des fortes chaleurs, il faut offrir aux moutons la possibilité de se mettre à  l‘ombre. C‘est particulièrement important pour les moutons qui viennent d‘être tondus, car ils peuvent être victimes de coups de soleil.


Les moutons doivent avoir leurs onglons parés régulièrement. Il est fréquent que les moutons souffrent de boiteries. Ceci peut être dû à  une infection aux pieds ou aux articulations au niveau des genoux. C‘est la maladie du piétin. Les animaux contaminés devraient recevoir les traitements nécessaires : application d‘une solution sur les pattes, bains de pieds, etc.


Les abris et les bergeries où les moutons passent l‘hiver doivent offrir un sol sec, propre et éventuellement une litière confortable. Il en va de même pour les points d‘entrée dans les bâtiments ou pour les accès aux prés. Les locaux doivent être bien ventilés et limiter les courants d‘air. La quantité de poussière ne doit pas être excessive. Le taux d‘ammoniac et d‘humidité ne doit pas être trop élevé afin de limiter les problèmes respiratoires. Le taux d‘humidité devrait être compris entre 70% et 80%.


Du printemps à  l‘automne, les ovins trouvent en général une grande partie de leur nourriture sur les prairies naturelles. Un hectare peut généralement convenir à  6 à  7 brebis, mais cela peut varier en fonction de la qualité de la prairie. Toutefois, lorsque l‘herbe est rare, en début et en fin de saison, il est nécessaire de leur apporter des compléments sous forme de foin et de fourrages verts (luzerne, fourrage ligneux, etc…). En hiver, il faut compter 1,5 kg à  2 kg de foin par jour/mouton. Il est vivement souhaitable que les animaux aient à  leur disposition une pierre à  sel, qui leur apportera le sel et les minéraux dont ils ont besoin. La bergerie doit comporter un nombre suffisant de râteliers et d‘auges, qui doivent être maintenus dans un bon état de propreté. Il faut prévoir 3 à  4 mètres de râtelier pour dix brebis. Tous les animaux devraient pouvoir se nourrir en même temps, afin que même les plus faibles puissent s‘alimenter. Les aliments non consommés ou moisis doivent être jetés.


L‘eau sera disponible en permanence, surtout durant la lactation. Un mouton boit entre 5 et 6 litres d‘eau par jour. L‘eau et les abreuvoirs doivent être propres. En cas de gel, la glace doit être brisée.


La prairie où se trouvent les moutons devrait être bien drainée. Afin d‘éviter la prolifération des parasites et le surpâturage, il est préférable de mettre les prairies en rotation.


SOL & CLIMAT

Les conditions climatiques et les types de sol donnent naissance à des écosystèmes : forêt caduque, forêt semperivente alpine ou méditerranéenne, prairie, zone humide, etc, puis des types de prairies. L'étude de ces 2 paramètres m'ont confirmé le choix du lieu d'installation, le choix de la race et induit les besoins de conduites du troupeau pour préserver et aggrader les prairies naturelles.


En considérant le climat et le sol, le choix des productions s'établissent naturellement. Bien sûr il est possible de presque tout cultiver partout, mais à fort coûts énergétiques et environnementaux.


Lorsque les précipitations varient et que les températures changent, alors les écosystèmes évoluent.
Climat & écosystème à considérer pour définir l'avenir de l'élevage

Le climat du Ségala (comme beaucoup de territoire français) glisse de l'écosystème forêt tempérée vers l'écosystème prairie & steppe. Ces deux écosystèmes sont définis par des milieux ouverts, d'une grande diversité d'herbacées, propices au ruminants et au développement d'arbres trapus. Dans ce contexte l'installation d'ovin était valide.


TYPE PRAIRIAL
Pelouse productive à fétuque rouge & agrostide du montagnard
  • Caratéristiques : sol assez profond, riche, conditions favorables à des niveaux de productivité assez élevés. Ces conditions sont liées à l’écologie du milieu (nature & profondeur de sol, fraîcheur & alimentation en eau) et apports organiques des déjections animales selon les modes de conduite pastoraux en place et de l’historique de gestion. Bon recouvrement de 80 à 100% avec des hauteurs foliaires de 30 à 40 cm. 

  • Quantité & facilité de mobilisation : optimum avec des ajustements possibles

  • Substrat : silicieux ou acidifié

  • Formes de relief : replats & pentes douces

  • Étage : montagnard 500 m d’altitude en limite Sud-Ouest du Massif Central

  • Saisonnalité : milieu très saisonnalisé. Sénescence rapide des feuilles, peu de report sur pied lors des périodes chaudes & sèches. L’effet parasol est un indispensable pour conserver les herbacées plus longuement durant l’été. En conséquence, ces prâturages assurent principalement une fonction de début de saison. Avec un pâturage adapté, un deuxième passage est autorisé en fin de saison si les conditions météorologiques sont favorables. Lorsque le cortège fleuristique est plus diversifié, ces prairies peuvent être valorisées jusqu’au coeur de l’été. 

  • Niveau de productivité : 3,6 T / ha en 2023. Variabilité d’enrion 25% en fonction des conditions météorologiques & de la gestion du pâturage.


La régénration des prairies grâce à la gestion du pâturage du troupeau
Prairie naturelle de la ferme Phacelia & cie pour un élevage à l'herbe

IDENTITÉ DE L'ATELIER OVIN

SYSTÈME VIANDE

Conservation de race ovine Raïole

Viande agneau élevé sous la mère en 100% herbe

Conservation en AB en cours (2023 à 2025)

Label « Herbager pâturant » 

Démarrage à 23 EMP issus de la Ferme la Talvera (11 mères + 12 agneaux)

Constitution du troupeau par naissance à la ferme jusqu’à 60 EMP


VALORISATION

Vente sur pieds des reproducteurices pour éleveurs syndicat 3 races, nouveaux installants, agriculteurs & particuliers

Viande en colis pour particuliers

Viande à la pièce en magasins de producteurs


FILIÈRE VENTE

Abattoir : communal de Villefranche de Rouergue

Découpe : Azam découpe de Villefranche de Rouergue


JURIDIQUE

Entreprise agricole

1 UTH


SAU 

9 ha 

Répartition

- 7 ha terres labourables

>>> Dont 2 ha de prairie naturelle à fort dénivelé

>>> 6 ha en reprise prairiale

>>> 1,20 ha de prairie naturelle de fond


Assolement 

Prairie permanente ancienne

Prairie en régénération sur 6 ha anciennement conduit en conventionnel pour céréales & oléagineuses


Besoins MS : 

22 T MS pour 60 EMP en 100% fourrage >>> 11 T MS pour 60 EMP pour couvrir 50% des besoins

+ 5 T MS / ha restant en parcelles pour la vie du sol


Projet :

Régénération des prairies épuisées par l’export et les foins tardifs

Régénération des sols anciennement labourés par prairie naturelle spontanée

Développement des haies et implantation agroforestière pour effet parasol & fourrage estival

Réflexion sur auto-production protéagineuses fourragères.


CONSERVATION DE LA RACE

En ce début de XXIe siècle, les enjeux liés à l’élevage se diversifient et se complexifient : enjeux environnementaux et érosion de la biodiversité, alimentation (souveraineté et qualité), santé globale, développement des territoires, bien-être animal, relations entre humains et animaux, etc. À l’heure où la diversité des populations animales est présentée comme un élément clé du développement de l’agroécologie, la notion de « biodiversité domestique » devient capitale. Elle se distingue de celle de « ressources génétiques » en mettant davantage en avant la diversité du vivant, sa dynamique et ses interrelations.


L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que plus de 1 000 races domestiques ont disparu en un siècle et que 17 % des races d'élevage sont menacées de disparition. Ce qui représente une race d'animaux d'élevage sur cinq est menacée d'extinction. Une douzaine d'espèces animales fourniraient à elles seules 90% des protéines d'origine animales consommées dans le monde. En creux se profile une course au contrôle de la génétique animale par une poignée d'acteurs économiques, sur fond d'agriculture industrielle.


Jusqu’au 18ème siècle, la production de viande n’était pas recherchée: l’agriculture était essentiellement vivrière et l’élevage n’avait sa place que dans le cadre des travaux agricoles, de la production du fumier ou pour l’autoconsommation familiale (laine, lait et viande). Avec la première révolution industrielle en Angleterre se met en place la notion de "standard de race" (la description des caractères spécifiques qui définissent l’appartenance à une race), et on voit apparaître les premières opérations de sélection des géniteurs mâles sur un nombre limité de caractères. Suite à la Révolution et la reprise des échanges, les races anglaises arrivent en France. Des éleveurs français fixent leurs propres « races », sur le modèle d’Outre-Manche, c’est le cas du Charolais. Sous la 3ème République les éleveuz se structurent en « sociétés d’élevage » et mettent en place "les livres généalogiques" afin d’enregistrer les générations et les mouvements d’animaux d’un élevage à l’autre. Ces éleveurs « d’élite » pensent trouver, à travers la maîtrise de la reproduction, les moyens de conserver des caractères extérieurs et ainsi préserver la « pureté de la race ». A partir de la seconde moitié du 20ème siècle, les pratiques de sélection sont transformées radicalement : la génétique quantitative est adoptée. La simplification du cheptel par une réduction du nombre de races et l’augmentation de leur spécialisation est recommandée.


Avec l’apparition de ces phénomènes de déclin de la diversité génétique, de plus en plus d’acteurices prennent conscience des limites des systèmes de production intensifs et de la nécessité de préserver les ressources génétiques. Il ne s’agit pas ici d’en dresser une liste exhaustive mais de montrer leur diversité et de mettre en avant la dynamique sociale. Les éleveurs, organisés en syndicat ou en association et même individuellement, sont les premiers acteurs de la conservation. Très souvent, ils se réunissent autour d’une même race. Dans certains cas, les UPRA ou OS sont, eux aussi, impliqués dans l’organisation des schémas de préservation/sélection.


La conservation de la race Raïole se fait grâce à la reproduction naturelle
Haïdi, brebis raïole de 5 ans, devant les 2 béliers Raïoles

L'INTÉRÊT DES RACES RUSTIQUES

La rusticité est communément définie comme la capacité d’adaptation des races animales à des conditions d’élevage misant largement sur le pâturage et soumises à de multiples contraintes :

  • par le climat et les intempéries,

  • par l’altitude et la pente,

  • par l’usage de milieux naturels à l’offre fourragère aléatoire,

  • par l’impératif de déplacements plus ou moins importants,

  • par la résistance aux infestations parasitaires, etc.

L’éleveuz en faisant le choix de l’autonomie avec un système basé sur son environnement, se rend très vulnérable aux conditions du milieu : la rusticité est donc un critère qui lui est essentiel.


Chaque éleveuz se construit une représentation de ce que la notion de rusticité peut vouloir dire, que ce soit par l’observation des comportements, par la mesure de performances individuelles des animaux ou bien par leur rapport sensible aux animaux. Il est donc difficile de caractériser les critères d’appartenance à la rusticité car ils dépendent directement du choix de l’éleveuz. Ainsi, la rusticité ne peut pas se dissocier de l’éleveuz qui en parle. Des pratiques plus globales qui permettent justement de maintenir un certain niveau de diversité génétique et de ce fait la rusticité des troupeaux.


PRÉSERVATION DES PAYSAGES & ÉCOSYSTÈMES

Les prairies permanentes couvrent aujourd’hui environ un tiers de la surface agricole française. Dans le Massif central, elles représentent près de 80% de la surface en herbe et participent largement à l’alimentation des troupeaux, en particulier par le pâturage. En outre, les prairies offrent des services écosystémiques, tels que le maintien de la biodiversité de la flore et de la faune, la lutte contre l’érosion des sols, la filtration des eaux. Enfin, en stockant du carbone, la prairie apparaît désormais au niveau national et européen comme un levier incontournable pour accompagner les politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, les prairies souffrent de ce même changement climatique, en particulier lors des épisodes de chaleur et de sécheresse excessives. Comment préserver la prairie face à la multiplication prévisible des évènements climatiques extrêmes ?


Difficile de s’adapter à un aléa dont on ne connait ni la survenue ni l’ampleur… Dans ce cas, la meilleure stratégie c’est d’anticiper et d’intégrer le risque dans le pilotage de son système. Ainsi, pour être en action et non pas en réaction aux conditions climatiques. En réalité, le fonctionnement d’une prairie est très complexe. Le climat intervient, mais la prairie évolue aussi du fait des pratiques culturales. Les principaux leviers de la gestion d’une prairie sont la diversité des espèces (au sein de la parcelle) et des communautés (entre les parcelles), la fertilité, la gestion du pâturage (date, chargement, fréquence). Une fertilisation élevée entraîne progressivement une « sélection » des espèces les plus productives et une banalisation de la flore. Autrement dit, on ne peut pas avoir en même temps une prairie très productive et très diversifiée. Or, la diversification, un des grands principes de l’agroécologie, est un facteur clé de résilience contre la sécheresse : avoir à l’intérieur d’une parcelle des espèces végétales qui produisent de manière étalée dans l’année est moins risqué que d’avoir une espèce très productive qui produit sur une période réduite. On peut jouer aussi sur la diversification entre les parcelles, avec par exemple, près de l’exploitation, des parcelles fertilisées qui produiront beaucoup en année normale, et d’autres parcelles, en altitude par exemple, moins affectées par la sécheresse et assurant une production plus tardive. C’est d’ailleurs le principe de la transhumance. On peut aussi valoriser les prairies humides de fond de vallée, classiquement peu ou mal utilisées mais qui représentent une ressource possible en cas de sécheresse.


L’agriculture intensive et la destruction des milieux naturels est une des causes majeures de la crise que connait la biodiversité à l’échelle planétaire, européenne et française. À ce jour, la plupart des études s’intéressant aux effets de l’agriculture sur la biodiversité se sont focalisées sur leurs effets immédiats, ignorant leurs potentiels effets rémanents à long terme. La biodiversité a été analysée au sein de différents groupes d’espèces sauvages : des plantes, des oiseaux, des insectes pollinisateurs tels que les abeilles sauvages et syrphes, des insectes herbivores comme les criquets et des prédateurs comme les carabes et les araignées. 

 

La destruction passée des milieux semi-naturels, comme les prairies permanentes, a des effets délayés dans le temps et observables sur plus de 20 ans, continuant d’affecter aujourd’hui la biodiversité. Cette inertie dans la réponse de la biodiversité aux changements de mode d’occupation des sols et aux pratiques agricoles correspond à une dette d’extinction. Cette dette signifie que des espèces encore observables de nos jours dans les paysages agricoles pourraient disparaitre car l’effet des perturbations passées se poursuit sur des décennies. La présence d’habitat naturel résiduel (ex. haies, petits bois) ou alternatifs (ex. intercultures, bandes fleuries) peut ralentir un temps la dynamique d’extinction des espèces. Les chercheurs montrent également que ces effets de l’histoire s’observent sur l’ensemble de la chaine trophique, des plantes aux insectes et aux oiseaux et impactent plus particulièrement la diversité et l’abondance d’espèces ayant de faibles capacités de mobilité et un régime alimentaire spécialisé.


Les prairies naturelles sont des écosystèmes précieux en voie de disparition
Prairie naturelle de la ferme Phacelia & cie qui permet d'assurer l'alimentation 100% herbe du troupeau

La biodiversité étant impliquée dans un grand nombre de processus écologiques (pollinisation, recyclage de la matière organique, prédation des ravageurs des cultures), son déclin aura d’importantes conséquences sur le fonctionnement futur des agroécosystèmes. La présence de prairies âgées à proximité des cultures atténue fortement le déclin de la biodiversité, et agissent comme des zones refuges d’où les espèces peuvent recoloniser et essaimer. Restaurer et sanctuariser les prairies permanentes, autrefois bien plus présentes dans les régions agricoles, apparaît comme une priorité pour éviter de payer une dette écologique qui affecterait profondément le fonctionnement des agroécosystèmes. Considérées comme une véritable richesse patrimoniale, ces prairies pourraient préserver le potentiel agroécologique au sein des paysages agricoles.


La sécheresse, mais aussi la chaleur, affectent beaucoup les prairies. Les espèces prairiales sont adaptées à des climats tempérés et ont un optimum physiologique autour de 25° C. Au-delà de 30°C, la photosynthèse s’arrête et la croissance végétale est stoppée. Certaines espèces de graminées peuvent récupérer plus facilement que d’autres, car elles sont plus résistantes à la cavitation ou sont capables d’accumuler des fructanes protecteurs dans leurs méristèmes ou leurs organes de réserve. A un niveau plus global - celui des communautés d’espèces - nous étudions les effets à long terme des sécheresses répétées, en utilisant des écrans qui arrêtent la pluie. Ces travaux expérimentaux montrent qu’une sécheresse extrême peut avoir des effets négatifs sur la quantité de fourrages pendant deux ans. Bien que ce soit moins étudié, les sécheresses sévères pourraient affecter aussi la qualité des fourrages, leurs teneurs en protéines, en fibres ou en sucre.


En affectant la quantité et la qualité des fourrages, les sécheresses sévères impactent les performances des animaux et leur production de viande ou de lait. Les zones de montagne comme le Massif central sont des régions emblématiques pour la prairie car on y trouve une gamme diversifiée allant de la prairie temporaire aux landes et aux parcours, des pelouses de montagne aux bas-fonds humides des vallons. Et tous ces types de prairies ne se conduisent pas de la même manière, en termes de fertilisation, de pâturage, de fauche... L’homogénéisation des pratiques est aussi néfaste que l’intensification, car elle conduit à une homogénéisation du cortège d’espèces !


PRATIQUES D'ÉLEVAGE

ALIMENTATION DU TROUPEAU

Le troupeau de la ferme Phacelia & cie mange exclusivement de l'herbe !

100% herbe fraîche ou issue de la fauche pour assurer leur repas durant l'hiver et ainsi soulager les prairies du piétinement, préserver l'état sanitaire du troupeau. Les périodes de sécheresse sont soutenues par des fourrages ligneux : trognes de frênes, de prunier sauvage, d'érable. L'objectif est que le troupeau ait du frais à manger tous les jours.


Afin d'éviter l'épuisement du sol, l'appauvrissement de la prairie, l'entretien des cycles parasitaires, le troupeau est conduit selon la technique du pâturage tournant dynamique.


GESTION DES PRAIRIES

CARACTÉRISTIQUE PÂTURAGE TOURNANT DYNAMIQUE

- Pâturé de 60 à 70%. Une prairie offre au minimum 500 kg/ha et au maximum 1500 kg/ha

- Repos minimum de 60 jours entre 2 tours

- Pas plus de 3 jours de présence sur le même paddock

- Rentrer le troupeau au stade 3 feuilles

- Ne pas faire croquer la gaine des graminées

- Stock de 5 T MS / ha / an (racine, tige haute, déjection, refus sur pied). 

- Les engins ne sont pas nécessaires


PETIT RAPPEL :

L’herbe va de 8 à 16% d’azote.

16% en avril / mai 

12% en juin

8% l’été

Automne objectif 12% qui se prépare au printemps


RECONNAÎTRE LE STADE TROIS FEUILLES : Capital pour piloter les prairies de manière performante.

> À partir de la feuille résiduelle (celle qui était en train de pousser au moment du dernier pâturage reconnaissable à son sommet de limbe coupé net). Si plusieurs sont sectionnées ainsi, considérer la plus haute c’est à dire la plus jeune das l’enchevêtrement de la gaine. 

> Comparer sa longueur à la taille d’un limbe entier, l’idéal étant de pouvoir comparer avec la 2ème feuille : 

- Si la feuille résiduelle a repoussé de moins d’un demi limbe = 0

- Si la feuille résiduelle a repoussé de plus d’un demi limbe = 0,5

> Compter les feuilles restantes pour ce qu’elles sont, dès que l’on voit la feuille trois apparaître, c’est que la feuille 2 vaut pour une feuille complète

> Et ainsi de suite


Pour réaliser une bonne lecture, il faut prendre les talles à un endroit où nous sommes certains que les animaux ont pâturé au dernier passage, à l’extérieur des déjections, hors des zones humides. Si la mesure est au même stade sur 3 talles différentes, nous considérons que c’est suffisant pour établir une rentrée ou une sortie. 


Exemple

Feuille entière = 1

Feuille en croissance = 0,5

Feuille résiduelle = 0,5

TOTAL : 2

Stade de repousse insuffisant pour faire rentrer le troupeau > Condition de surpâturage.


VARIÉTÉS PRAIRIALES - Petites notes

Les variétés récentes de fétuques élevées semblent intéressantes pour maintenir une bonne productivité, résistante à la sécheresse et améliorant nettement leurs défauts d’appétance. 


TEMPS DE REPOS À RESPECTER TOUT AU LONG DE L’ANNÉE : Une vigilance particulière est à porter sur les périodes estivales dont ce type de prairie est sensible, fragilisée. 

NOMBRES DE JOURS NÉCESSAIRES POUR OBTENIR UN STADE COMPRIS ENTRE 2,5 ET 3 FEUILLES EN FONCTION DE LA SAISON :

PÉRIODES

MAUVAISES CONDITIONS

CONDITIONS NORMALES

BONNES CONDITIONS

Fin février - début mars

50

40

30 - 35

Fin mars - début avril

40

30

24

Fin avril - début juin

30

20 - 24

20

Fin juin - début juillet

Sécheresse

30

24

Fin juillet - Août

Sécheresse

40 - 50

30 - 35

Septembre

Sécheresse

30

25 - 26

Octobre

40

35

30

Novembre

50 - 55

40 - 45

35 - 40

Décembre

65 - 70

50

40 - 45

AMÉNAGEMENT DU PARCELLAIRE - Les objectifs sont : 

  • Créer un découpage qui permettent aux animaux de consommer une herbe de qualité et en quantité suffisante en générant le moins de refus possible

  • Permettre la circulation facile et rapide des animaux

  • Accessibilité à l’abreuvoir en eau de qualité et en quantité suffisante

  • Un bon découpage permet à l’éleveur de piloter son pâturage avec précision et d’évaluer la situation en quelques instats

  • Permettre d’anticiper les situations au moins 15 jours avant leur venue

  • Un bon découpage demande peut de modification des clôtures

  • Rechercher une cohérence sur l’ensemble des ilots de l’exploitation afin que toutes les configurations de lots soient possibles en toutes saison

  • Paddock de formes rondes ou carré voir rectangulaire sont à privilégier.


CALCULER LE CHARGEMENT : 

Surface des paddocks = ingestion / densité à l’hectare x temps de présence

ou

Nombre d’animaux = surface du paddock x densité ha de la prairie / ingestion globale des animaux

MOYENNES DES INGESTION PAR CATÉGORIE D’ANIMAUX EN KG DE MS / JOUR :

BREBIS ALLAITANTES

INGESTION

Brebis avec 2 agneaux (brebis seule)

2,4

Brebis avec 1 agneau (brebis seule)

1,8

Brebis sèche

1,4

Agnelles

0,5 à 1,2

Agneaux 60 jours

0,5

Agneaux 120 jours

1

  • Surface des paddocks zone en reprise pour brebis en lactation = 

(60 brebis x 2,4) / 500 kg x 1 jour = 144 / 500 = 0,288 ha soit 2880 m2

  • Surface des paddocks zone en reprise pour brebis à l’entretien = 

(60 brebis x 1,4) / 500 kg x 1 jour = 84 / 500 = 0,168 ha soit 1680 m2

500 correspond à une densité de basse qualité en condition de reprise pour Drulhe & Linieyroux


  • Surface des paddocks PN pour brebis en lactation = 

(60 brebis x 2,4) / 800 kg x 1 jour = 144 / 800 = 0,18 ha soit 1800 m2

  • Surface des paddocks PN pour brebis à l’entretien = 

(60 brebis x 1,4) / 800 kg x 1 jour = 84 / 800 = 0,105 ha soit 1050 m2

800 correspond à une densité de basse qualité en fonction du type de sol pour Crozes & Camalet


L'herbe est l'avenir de l'élevage
Calendrier de gestion de la prairie naturelle pour assurer le pâturage 100% herbe du troupeau

AGROFORESTERIE
CULTIVER L’EAU VERTE POUR RESTAURER L’EAU BLEUE

Les arbres viennent soutenir les cultures en baisse de rendement, soumises tous les étés à de fort stress hydrique. Grâce à la restitution nocturne (processus d’exsudation des racines) le système agroforestier maintient en vie les racines et les mycorhizes situées dans les zones sèches. Une quantité d’eau est stockée jusqu’au lendemain.


PRÉLÈVEMENT ADDITIONNEL

Le prélèvement additionnel en eau du sol par les arbres conduit à des sols plus secs en profondeur en fin d’été. Le prélèvement additionnel se fait essentiellement dans les horizons profonds du sol, non accessibles aux cultures. Cela a pour conséquence d’augmenter la capacité de stockage des pluiesd’automne et d’hiver. Une augmentation qui peut être significative.


RÉDUCTION DE LA DEMANDE CLIMATIQUE

Les cultures et les sols à l’ombre des arbres diminuent la demande climatique.

La diminution de l’évaporation du sol engendre des économies d’eau au profit des cultures productrices.

Dans une parcelle agroforestière, les ombres individuelles des arbres vont serecouvrir, se superposer. Il s’agit de permettre à la lumière d’être disponiblepour les cultures.


COMPÉTITION

La quantité de lumière dépend de la forme du houppier de l’arbre, de la hauteur de bille élaguée et des espacements entre les arbres.

Elle dépend également de la densité du feuillage et de ses propriétés optiques, qui sont différentes d’une espèce à l’autre.

L’inclinaison de la Terre par rapport au soleil est également à considérer, le rayonnement oblique hivernal pénètrera plus facilement sous les arbres que le rayonnement vertical estival. À condition que l’espacement entre les lignes d’arbres soit supérieur à leur hauteur.


IMPLANTATION & MOTIF

La parcelle est considérée par :

  • D’importantes marques d’érosion de surface & de lessivage verticale

  • CEC sont basses, CAH destructuré

  • Très faible capacité RU & activité biologique relativement faible


Les études de sol ainsi que leur morphologie et topographie justifient une implantation en motif Keyline©. Le motif et la densité de plantation sont définis selon les critères suivants : 

  • Réduire les efforts d’aménagement par la connexion aux haies constituant ainsi un maillage de trames d’hyperfluidité

  • Protéger des forts ensoleillements & réduire les ETR

  • Augmenter le taux de biomasse & de lignine afin de reconstituer des humus stable

  • Ne pas refroidir tardivement les sols

  • Ne pas créer un ombrage trop fort sur les espèces composantes de la prairie

  • Laisser le développement d’une bande enherbée entre les arbres et de largeur de houppier, afin d’augmenter le potentiel de RU en profondeur & d’amplifier les trames d’hyperfluidité

  • Augmenter la valeur mellifère du territoire


H = Hauteur

Hé = Hauteur Élaguée

L = inter rang

l = inter-arbre

Indice d’ouverture des bandes cultivées : IE1 = H / L

Indice de densité des arbres : IE 2 = H / (L x l)

Lignes

mL

H. max

Hé / Trogne

L

I

Nbre arbre

Essences

KL 1

68

15

6

20

8 à 10

7

Alisier torminal x 1

Cormier x 1

Erable Montpellier x 1

Murier x 1

Poirier Garric x 1

Sorbier des oiseleurs x 1

Tilleul à petites feuilles x 1

KL R

84

15

6

20

8 à 10

8

Alisier torminal x 1

Arbre à miel x 2

Erable Montpellier x 2

Murier x 2

Tilleul à petites feuilles x 1

KL 3

106

15

6

20

8 à 10

11

Alisier torminal x 2

Arbre à miel x 2

Erable Montpellier x 1

Murier x 2

Poirier Garric x 1

Sorbier des oiseleurs x 1

Tilleul à petites feuilles x


Fourrage ligneux & arbres mellifères pour soutenir l'alimentation du troupeau
Plan de conception du motif Agroforestier de la ferme Phacelia & cie

TRAVAIL SUR L'IMMUNITÉ

Chaque jour, un sceau d'eau fraîche avec du chlorure de magnésium est proposé au troupeau. Complété suivant les besoins des animaux.

En préventif :

  • Cure sur 3 jours d'oligo éléments spécifiques : argent - cuivre - or - zinc

  • Cure sur 3 jours d'hydrolat de plantes spécifiques : thym linalol & thuyanol - Sauge - Romarin etc...

La durée et le changement des cures préventives permettent de limiter l'accoutumance du troupeau.

  • Ail frais dans du sel à croquer

  • Tisane spécifique en fonction des signes du troupeau

  • Apport homéopathique en fonction des saisons. Par exemple pour limiter les atteintes de la FCO diffusée par les insectes piqueurs, je propose dans l'eau Ledum palustre 9 CH


En curatif :

  • Traitement parasite à l'ORAMEC 2 à 3 fois / an suivant la saison

  • Limitation des antiobiotiques & vaccins

  • Désinfection des plaies : bombe bleue, bétadine, serum physiologique


La litière est maintenue propre, par paille accumulée durant les saisons de fortes occupations de la bergerie (été et hiver). Curer 2 fois par an, avant un nettoyage à la chaux hydraulique poudre au sol et liquide sur les mur.


SOINS AUX ANIMAUX

Être en présence avec les animaux impliquent de les approcher avec calme, sérénité et une intention claire. Le doute, la peur ou la colère sont perçues par les animaux, qui attendent de leur berger.e de les protéger pas de les violenter ni de leur demander des actes à partir d'intentions floues et pas assurées.

Aucune violence n'est tolérée, même pour impressionner les béliers. Tout repose sur le langage corporel, la voix, l'aide du chien.

Aucun acte de mutilation ni d'intrusion ne sont portés au troupeau.


Les agneaux sont sevrés naturellement, les mères sont responsables de l'éducation de leur petit jusqu'au bout. Le bouclage se fait le plus tardivement possible. La castration à la pince est également fait le plus tardivement possible. J'ai constaté que plus l'agneau grandissait, plus il comprenait mes intentions et étaient moins marqués par l'épreuve quelque peu douloureuse.


Aucune intrusion entre la mère et son petit est commise. Le lien avec l'agneau se créé à travers le lien que j'ai avec la mère. Les agneaux sont donc sociaux, habitués à l'humain sans être dans la configuration d'une proie en continue. Ainsi, le stress est diminué, l'immunité renforcée, le troupeau est clame, la confiance établie et le lien devient un confort de travail.


Le départ à l'abattoir se prépare : auprès de l'agneau ainsi qu'auprès de la mère et de la berger.e. J'aime prendre le temps pour leur faire part de toute ma gratitude ainsi que ma reconnaissance pour leur courage et la confiance qu'ils me portent pour accomplir le cycle de la vie.


FILIÈRE

DYNAMIQUE TERRITOIRE

Vivant en moyenne montagne, le territoire est destiné. à l'élevage mais pas à l'ovin. Le Ségala est réputé pour le veau élevé sous la mère. Malheureusement, la gourmandise des agriculteurices. a entrainé l'agrandissement des fermes sans capacité de reprise. Le territoire est dont en forte déprise agricole peut habituer à voir des animaux dehors, des fourches manuelles et des prairies naturelles avec des arbres au coeur et des haies préservées de l'épareuse. L'activité de la ferme est donc aussi vouée à la sensibilisation à la paysannerie, à l'évolution des choix culturaux imposés par le changement climatique.


Je suis la seule femme éleveuse du territoire à avoir repris une ferme abandonnée, pour la rénover, la faire vivre à taille humaine. Je suis la seule éleveuse à faire naître, nourrir et vendre la viande.


VENTE DIRECTE

Toute la viande d'agneau est vendu en direct dans un rayon de 60 km de la ferme, dans 2 magasins de producteurs et un magasin associatif de village.


KILOMÈTRES & CO2 DÉPENSÉ
  • Fuel agricole pour la fauche d'un à 2 hectares / an : 1 passage pour faucher + 1 passage pour andainer + 1 passage pour botteler

  • Fuel agricole pour rentrer les bottes et les distribuer (1 / 10 jours)

  • 60 km aller / retour pour dépôt d'agneau à l'abattoir

  • 210 km tous les 25 jours d'octobre à novembre pour livrer les colis. de viande dans les différents points de vente.


USAGE DU PLASTIQUE
  • Enrubanage des bottes (12 à 18 bottes / an)

  • Pochettes viande (1,3 kg. /an de pochette de plastique alimentaire à usage unique)


LA MORT EST LA VIE

Le cycle de la vie existe grâce à la mort. Les sols sont bâtis grâce à la succession des vies végétales qui ont été décomposées grâce à différentes proies et prédateurs, qui vont eux même être consommés, décomposés et constituer le sol, berceau de toute vie, de toute source.


La dégradation cellulaire en chaque être vivant permet le renouvellement des dites cellules, prêtes à s'adapter à de nouvelles conditions. Toute vie à la finalité de mourir pour permettre la vie à nouveau. Si il n'y a pas de mort, il n'y a pas de vie. C'est ainsi que le monde prend sens et beauté car la vie a un coût, celle de la vie elle même. En nourrissant, nous tuons, en nourrissant nous soutenons la vie. J'ai conscience que cela peut être dur à considérer, à toucher, à accepter. Chaque départ à l'abattoir est un moment difficile, les larmes sont présentes, l'espoir que cette vie soit honorée devient une prière sans cesse. Je prends mes responsabilités en nourrissant à partir des ressources naturelles, coutant le moins d'énergie possible, et cela me nourrit à beaucoup de niveau. Chaque est politique est le mien est #plutotnourrir


RESSOURCES

Retrouvez le dossier complet de conception Hydronomie® :


Ici quelques articles ressources pour aller plus loin sur les sujets abordés :

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